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La Seconde République (1848-1852)
         La République est proclamée le 24 Février 1848 et et la Chambre des députés nomme un gouvernement provisoire. Il veut changer l'image de la République car le souvenir de la Premier République ("La Terreur") est encore présent dans la mémoire populaire.
        C'est une situation d'utopies qui s'installe. La Liberté, l'Egalité et la Fraternité sont dans toutes les têtes. On pense à la Paix, au Bonheur, au Romantisme. Ce mouvement que l'on appelle le "Printemps des Peuples" s'étend dans toute l'Europe, "délocalisant" la Révolution française de 1848. On revendique la Liberté et la Nation. Le Gouvernement provisoire prend des mesures adaptées à cette élan de revendications : suppression de la peine de mort pour les condamnés politiques, abolition de l'esclavage dans les colonies (Schoelcher), mise en place du suffrage universel masculin.


Domaine Public
Victor Schoelcher abolit l'esclavage

    Les socialistes poussent le gouvernement à instaurer une législation du travail et la création des Ateliers Nationaux afin de créer des emplois pour contrer la crise qui a fait chuter la monarchie de Juillet.
       Le 23 Avril 1848, les français se rendent à voter pour la première fois. Les élections législatives sont gagnées par les républicains modérés (500 sièges) et les royalistes récoltent 300 sièges.

Anecdote : Les 900 députés de la Seconde République ne pouvant pas être accueuillis dans l'Hémicycle de l'Assemblée Nationale qui ne peut en accueillir que 600 au maximum durent siéger dans un Hémicycle installé dans la Cour du Palais Bourbon construit... en carton !

       Le 15 Mai, pour soutenir l'attaque polonaise contre la Russie, l'extrême gauche parisienne envahit l'Assemblée Nationale! Le gouvernement réagit fermement, il ne laisse aucune chance aux socialistes et supprime les Ateliers Nationaux (crée à leur initiative) et arrête quelque leaders de l'extrême gauche socialiste (Blanqui, Barbès et Raspail).
       Les 23, 24 et 25 Juin, le Général Cavaignac fait tirer sur la foule des ouvriers mécontents. C'est un désastre. Les forces de l'ordre tueront 5000 ouvriers sur le coup, condamnera à mort 1500 insurgés, en emprisonnera 12 000 et en déportera 4000.



Le Général Cavaignac, auteur de la répression sanglante

       C'est ce moment que choisit l'Assemblée pour voter la Constitution. On peut aujourd'hui dire objectivement que cette Constitution était une erreur. Le même pouvoir, les mêmes responsabilités sont accordées au Président et à l'Assemblée Nationale, rendant impossible toute évolution. Tout est cadenassé. Le Président est élu pour 4 ans non renouvellable, ce qui semble ridicule. Il faut plus de suffrages pour modifier la Constitution que pour la voter. Sous la  pression des bonapartistes, le suffrage universel est maintenu.
       Le 10 Décembre 1848, porté à la fois par la popularité de son oncle Napoléon Ier et prometteur d'une politique de croissance économique et de vrai progrès social, Charles-Louis-Napoléon Bonaparte est élu Président de la République par 74% des voix. Louis-Eugène Cavaignac, candidat républicain, récolte 19%. Suivent Ledru-Rollin et Raspail, candidats de la gauche républicaine. Le chef des républicains modérés, Alphonse de Lamartine n'obtient que 0,28% des voix.


Louis Napoléon par Grenaille
Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, Prince de Hollande, est élu Président par 74 % des voix

       Bloqué par la Constitution, Louis-Napoléon laisse l'Assemblée gouverner, sachant qu'il pourra s'insurger contre ses réformes pour justifier ses projets d'avenir. La majorité conservatrice va restreindre les libertés :  restrictions de la liberté de la presse, de la liberté de réunion, suppression du suffrage universel et renforcement de l'influence de l'Eglise (Loi Falloux 15 mars 1850).
       La popularité du Prince-Président augmente très fortement au fur et à mesure de ses tournées dans toute la France. Il se constitue en avocat du peuple, promettant une alternative à la Seconde République.
       La commission de révision rejette la modification de la Constitution portant sur le renouvellement du mandat du Président. Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon rétablit illégalement le suffrage universel et dissout l'Assemblée Nationale l'avait supprimé. C'est le coup d'état. A l'appel des 3 députés républicains (Hugo, Carnot et Schoelcher), les républicains parisiens forment des barricades dans la capitale. Maupas, demi-frère du Président, chargé de la Police lance une répression violente faisant plusieures centaines de morts et de nombreux exils et déportations (Hugo) que Napoléon III graciera maintes fois sans succès.



L'Arrestation des députés ayant appelé à la violence le 2 Décembre 1848

        18 jours plus tard, le 20 Décembre, à une écrasante majorité (92%), les français approuvent le coup d'Etat et confient à Louis-Napoléon le pouvoir pour 10 ans. Le 21 Novembre 1852, ils approuvent l'Empire à 97% des voix. c'est la fin de la Seconde République.


Campagne pour le OUI au plébiscite du 20 Décembre 1851